mardi 23 janvier 2018

Passage de frontière entre la Thaïlande et le Cambodge (10 janvier 2018)

Maintenant que nos batteries ont été rechargées à bloc après notre séjour de 2 semaines à Koh Tao et à Koh Pha-Ngan nous décidons de reprendre la route vers le Cambodge!


Nous avons longuement hésité à aller au Cambodge notamment dû au fait que c'est un pays reconnu pour sa corruption et ses arnaques en tous genres, à tel point que ce dernier a même hérité du surnom de "Scambodia" (scam = arnaque, escroquerie). Finalement après deux semaines de repos on se sent d'attaque pour "affronter" tout ça: let's rock baby!

Lors d'un bref passage à Bangkok nous avions repéré des billets de bus Bangkok>Siem Reap pour 350baths/personne (9€). Vous pensez que c'est pas cher du tout? Vous avez raison, c'est la première arnaque! Heureusement, nous nous sommes un peu renseignés (merci les blogs voyage!) avant d'acheter ce billet qui semblait bien trop beau pour être vrai. Notre instinct nous disait "Où est-ce que ça merde ?" En réalité si vous achetez ce billet vous allez être pris en otage par le chauffeur de bus qui va vous demander votre passeport accompagné de la modique somme de 35$ (au lieu de 30$, soit le prix du VISA pour le Cambodge) pour faire les formalités du VISA Cambodgien à votre place. Le problème c'est que la plupart des gens donnent aveuglément leur passeport et l'argent sans poser de question. Du coup, si vous vous commencez à refuser ils n'aiment pas du tout, mais alors pas du tout. La deuxième surprise qui vous attend c'est qu'en réalité vous allez devoir payer de l'autre côté de la frontière un nouveau bus pour vous conduire à Siem Reap car votre premier bus ne passera pas la frontière. Cool, non?

En sachant tout ça, on a opté pour le plan B.
D'abord, on a réservé une guesthouse très proche de la gare de Hua Lomphong à Bangkok (genre 800m), ce qui nous a permis de visiter par la même occasion le quartier de Chinatown que l'on n'avait pas encore eu l'opportunité de faire.
Nous avons prévu une photo d'identité chacun pour le visa. Nous nous sommes également rendus au MBK à Bangkok pour obtenir des dollars au meilleur taux (prévoyez des petites coupures pour donner la somme exacte du visa).

Le MBK sur votre droite!

Chinatown

Le quartier commerçant de Chinatown, on y trouve de TOUT!

Tips
 : Au Cambodge la monnaie officielle est le riel mais en réalité toutes les transactions se font en dollars US. Attention, pour être acceptés les billets doivent être récents, pas froissés, pas tâchés, pas déchirés. On vous conseille donc de demander des billets neufs (nous nous sommes vus refuser certains billets au Cambodge).


Titia dans le wagon de la locomotive!

Le jour du départ, notre réveil sonnera tôt, beaucoup trop tôt: 04h45...
On se lève, on s'habille rapidement, on termine de boucler les sacs et à 5h nous sommes dehors. Nous marchons environ 15min et nous arrivons à la gare pour acheter notre billet de train (il ne peut être acheté que le jour du départ) en direction de la ville d'Aranyaprathet pour seulement 48baths/personne (1€30). Il n'y a que deux départs par jour mais nous sommes obligés de prendre celui de 5h55 pour espérer passer la frontière et arriver à Siem Reap dans la même journée.

Le guichet pour l'achat des billets
Impossible de se tromper, tout est super bien indiqué!

Evidemment à ce prix-là nous sommes en 3ème classe: c'est-à-dire dans un wagon avec des fenêtres qui ferment à peine et des banquettes en bois qui bougent et grâce auxquelles nous nous retrouverons chacun notre tour le cul par terre à un moment du trajet. Grosse ambiance dans le wagon avec les autres voyageurs! On vous avoue, qu'on commence à revoir notre jugement sur la SNCF après ça^^
Nous mettrons 6h à parcourir les 250km entre Bangkok et Aranyaprathet et on en profite pour dormir un peu. Après un peu plus de 3 mois de voyage nous avons développé des compétences à nous endormir n'importe où et n'importe quand...

Il a vite perdu le rythme du matin le petit...

Arrivés à la gare d'Aranyaprathet nous sautons dans un tuk-tuk pour 40baths/personnes (1€) pour parcourir les 6km jusqu'au poste de frontière de Poipet et à partir de là on commence à se marrer! Le combat s'engage!

Tips: Allumez vos enceintes et écoutez Eye of the tiger pour vous mettre dans l'ambiance. Succès garanti! 



  • Direct du droit: à la sortie du tuk-tuk, de "charmantes" personnes vous proposeront leur aide pour faire le visa ou vous dirigeront vers un stand photo ou encore vous indiqueront un faux bureau d'immigration. Soyez malpolis! Ne les regardez pas, ne les écoutez pas et rendez-vous directement au bureau thaï pour obtenir votre tampon de sortie.
  • Crochet du gauche: il y aura un stand "quarantaine" en sortant. Ici encore ne les regardez pas, ne vous arrêtez pas quoique vous entendiez. Car dans ce "stand", on vous prend la température pour 1$ (et vous aurez 28 degrés, pas d'inquiétude...). Si vous êtes quand même stoppé malgré le crochet du gauche, essayez de présenter votre certificat de vaccination international mais n'oubliez pas: l'ennemi est coriace! Dans la même verve, sur votre chemin des enfants font semblants de s'évanouir, les pickpockets ont les mains baladeuses, bref une vraie cour des miracles. On fait attention à nos affaires et on trace!
  • Uppercut: bureau de l'immigration cambodgienne. Nous remplissons nos papiers sagement, nous préparons notre photo d'identité et nos 30$ et nous nous présentons tout sourire devant M. Le Douanier (ou l'arnaqueur en chef comme nous pourrions l'appeler). Ce très cher monsieur nous présente une petite feuille en papier où il a inscrit, de sa plus belle écriture, au stabilo rose "visa tourist 30$ + 100 baths". Mais, mais dis donc petit coquinou tu serais pas en train de nous faire le très fameux et renommé bakchich de la frontière de Poipet? 
  • Esquive: Nous lui montrons donc au-dessus de sa tête le GROS panneau où il est inscrit que le visa touriste coûte 30$. Peut-être ce monsieur a-t'il des problèmes de vue? 
  • Dans les cordes: Refusant de payer le bakchich, certes peu élevé, de 100 baths (2€60), question de principe, nous sommes gentiment poussés sur le côté, ainsi que les 3 autres français avec qui nous avions pris le train. On se regarde tous, on attend de voir ce qu'il va se passer maintenant. Nous assistons alors, au défilé de personnes qui payent le bakchich sans sourciller... Après 5min, un douanier vient récupérer nos passeports et nos 30$ et nous demande d'attendre. Là, c'est quitte ou double: soit on gagne, soit ils ont nos passeports et déjà 30$ en otages. Heureusement, après 5 nouvelles minutes d'attente, le douanier revient avec nos passeports et le visa est bien collé à l'intérieur!
  • Le KO: Nous nous rendons vers le dernier poste frontière pour obtenir notre tampon d'entrée sur le territoire, le tout sans bakchich. Et là, c'est officiel nous avons passé la frontière sans "supplément" ou "pot commun des douaniers" comme on l'a surnommé et nous en sommes très fiers!
Pour terminer, nous refusons la "navette gratuite" qui vous emmène à une station de bus à 15km de la ville où les prix pratiqués sont le double de la normale... A la place nous marchons environ 2km jusqu'à la gare routière (officielle) de Poipet et qui se trouve proche du marché central de la ville. Nous attendons 2h30 sur place avant de monter dans le bus en direction de Siem Reap pour un montant de 9$/personne (7€40). Le bus nous déposera bien sûr à 3km de la ville, en pleine pampa quoi, en nous affirmant que des tuktuk nous conduiront gratuitement à notre guesthouse! Mais bien sûr! Après 3 mois en Asie on commence à être rôdés du coup nous devons insister pour que le tuktuk accepte de nous donner le prix de la course... Nous refusons donc de payer les 20000 riels (4€) aux tuktuk qui nous attendent gentiment sur place et marchons un petit kilomètre avant de négocier avec un tuktuk croisé sur la route la somme de 10000 riels (2€) pour arriver jusqu'à notre guesthouse! Ne jamais baisser sa garde même quand le combat semble gagné!

En totalité nous aurons mis environ 13h de porte à porte pour parcourir 400km et nous aurons dépensé 10€80/personne (hors prix du visa). L'avantage en s'organisant par soi-même c'est que l'on est à l'abri de mauvaises surprises mais ça veut aussi dire qu'il faut être plus patient. Nous vous conseillons aussi de vous joindre à un groupe pour passer la frontière, nous sommes persuadés que le fait d'avoir été 5 personnes en même temps à contester le bakchich a poussé le douanier à nous faciliter les choses. Dernier conseil et pas des moindres: restez calme, ne haussez pas la voix, ici on n'obtient pas ce qu'on veut de cette manière.



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