En tant que rescapés des dinosaures au parc de Torotoro nous souhaitions par la suite rejoindre la capitale constitutionnelle de la Bolivie, j'ai nommé la ville de Sucre! La "logique" voudrait que nous continuons notre descente vers cette dernière, malheureusement route et géographie montagneuse en ont décidé autrement! Nous devons donc retourner à Cochabamba en minibus pour ensuite monter dans un bus en direction de Sucre!
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| La magnifique Sucre! |
Tips: Le trajet Torotoro-Cochabamba dure 5h et coûte 35bob/personne (4€50). Le minibus ne part qu'une fois rempli. Le trajet Cochabamba-Sucre dure 7/8h et coûte 90bob/personne (11€50) en siège cama avec la compagnie Trans Suarez, départ à 21h.
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| Vous noterez le "petit" détour depuis Torotoro! |
Pour notre plus grand plaisir, notre bus mettra presque 10h à rejoindre Sucre car il sera ralenti par des chutes de
neige, oui de la
neige! Nous débarquons donc à 7h du matin (au lieu de 5h du matin, mais on s'en fiche il fait jour!) dans la douce ville de Sucre.
Douceurs en tout genre à Sucre
On commence à prendre de l'altitude car Sucre se situe à 2750m au dessus du niveau de la mer, mais ce qui est évident c'est que dès les premiers instants nous avons un véritable coup de cœur pour cette cité coloniale d'un blanc immaculé. Elle ne ressemble à aucune autre ville de Bolivie, elle est d'ailleurs classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
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| Le sigle Unesco se retrouve partout en ville #fierté |
Tips: Pour dormir à Sucre on recommande le Condor B&B, de jolies chambres avec salles de bains communes et petit-déjeuner inclus à prendre au soleil dans le patio. Un véritable havre de paix pour 130bob/nuit (16€50). Pour ne rien gâcher il se trouve à peine à 5 minutes à pieds du centre.
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| Le coin petit dej, au top! |
Sucre c'est typiquement le genre de ville où ne fait pas grand chose mis à part flâner sous le soleil dans les rues, main dans la main, et où on s'arrête régulièrement pour manger et boire un verre. Des vacances, une parenthèse pour prendre le temps. En plus, on retrouve nos copains nantais Marine & Augustin de
Momantai Voyage rencontrés à Torotoro, l'équipe est au complet, c'est parti pour la découverte de la ville!
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| En route! |
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| Le calme des rues! |
Pour commencer on vous invite à aller au
Qaway Mirar qui se trouve au niveau de l'Eglise Santo Domingo. Un restaurant végétarien proposant une cuisine saine qui change chaque jour avec une vue magnifique sur la ville!
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| Sur le toit du restaurant/église! |
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| Une vue imprenable sur Sucre! |
Le menu du midi donc
almuerzo coûte 25bob (3€20) et comprend une soupe, un plat, une boisson et un dessert. C'est cadeau au vu de la qualité. En bonus, vous avez accès au mirador qui n'est autre que le toit de l'église. C'est devenu notre QG et on aurait pu y aller matin/midi/soir tellement on s'est régalés! En bonus, le soir vous pouvez vous adonner à une séance de yoga kundalini pour 25bob/personne (on n'a pas testé mais ça avait l'air chouette!).
Une fois le ventre bien rempli, passage obligé sur la
Plaza 25 de Mayo qui se trouve à deux pas et est le centre de la ville. Cette place est absolument charmante avec ses fontaines, ses palmiers et tous les édifices coloniaux qui l'entourent: la
Casa de la Libertad, la
Catedral et le
Palacio de Gobierno. Sans oublier les vendeurs de jus d'oranges fraîchement pressées (demandés à 5bob - 0€65- mais négociable à 3bob/verre - 0€40- 😉), les cireurs de chaussures, les cholitas (ces femmes habillées en costume traditionnel), et le défilé militaire du 6 août qui n'est autre que la fête de l'Indépendance de la Bolivie!
Pour continuer on se dirige vers le
Parque Bolivar, il n'y a pas grand chose à en dire mais c'est un parc sympathique pour se poser et il y a un mini parc d'attractions pour les enfants. Ah si, quand même on peut monter sur la Tour Eiffel! Si comme moi vous n'êtes jamais montés sur notre belle Tour Eiffel parisienne vous pouvez vous rattraper ici. Bon ok, elle est orange et petite mais quand même!
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| Mouais la "Tour Eiffel" bis... |
A partir de là, on a déjà trop forcé alors on fonce au Mercado Central pour flâner et surtout déguster un jus ou une indécente salade de fruits avec de la crème pour seulement 10bob (1€30).
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| Génération iphone |
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| LE stand salade de fruits! |
Pour finir en beauté on file au Mirador du Convento de la Recoleta pour assister au coucher de soleil sur la ville. Comme nous sommes le week-end de la fête de l'Indépendance le lieu est pris d'assaut par des humoristes et surtout il a été aménagé en un gigantesque club de baby-foot!
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| La route pour le mirador! |
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| Let's play! |
Et si vous en voulez encore vous pouvez aller faire un tour au
Cementerio General, c'est un peu bizarre d'aller se balader dans un cimetière mais il est calme, ombragé, et il est rempli de mausolées énormes de différents présidents et familles locales.
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| L'imposante entrée du cimetière |
Il y a également de nombreux musées à visiter, notamment la Casa de la Libertad mais comme nous sommes tombés en plein week-end prolongé tout était fermé.
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| Pas possible d'entrer! |
Enfin, et toujours dans l'optique de se remplir l'estomac, on a adoré le
Cosmo Café et le
Bienmesabe qui fait de succulents sandwichs vénézuéliens appelés des
arepa (20bob/sandwich soit 2€50).
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| La succulente arepas! |
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| Soupe "à la mexicaine" |
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| Et puis on termine sur une note sucrée! Miam! |
Vivre Germinal à Potosi
Cette cité coloniale est également inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Il s'agit de la ville de plus de 100.000 habitants la plus haute du monde puisqu'elle est établie à 4090m d'altitude! #guinessbook
Niveau acclimatation on est pas mal là^^
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| Bienvenido a Potosi |
Tips: Depuis Sucre il faut compter 3h de route avec la compagnie Trans Villa Imperial le trajet coûte 20bob/personne (2€50) à cela s'ajoute la taxe du terminal de Sucre à 2,50bob/personne (0€30).
Pour parfaire l'acclimatation nous parcourons les 2,5km qui nous séparent de notre hébergement à pieds avec une jolie montée avec nos 20kg sur le dos à plus de 4000m d'altitude. Nikel! Nous sommes un peu essoufflés mais rien d'alarmant.
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| Prépa UTMB pour Titia |
Tips: Le prix de l'hébergement à Potosi est légèrement plus élevé qu'ailleurs en Bolivie. Nous avons séjourné à l'Hostal San Marcos où nous avons eu une chambre absolument horrible (la n°5: une des pire depuis 10 mois!) pour 144bob/nuit (18€) mais nos amis Marine et Augustin on en eu une très chouette (la n° 12) pour le même prix dans le même hostal.
La ville de Potosi est étonnamment assez jolie, je dis "étonnamment" car on s'attendait à arriver dans une vieille ville minière moche et glauque comme il peut y en avoir dans le nord de la France. Cela s'explique par le fait que dans les mines de Potosi on exploite (ou exploitait) de l'argent et non du charbon. En effet, la ville est dominé par le
Cerro Rico ("colline riche") dont l'exploitation a permis l'essor de la ville en partie mais surtout l'enrichissement de l'Espagne coloniale. En approfondissant un peu on s'aperçoit qu'en réalité c'est la partie basse de la ville qui est jolie avec ses églises, musées et bâtiments divers et variés mais que sur les pentes du
cerro se trouve les quartiers des mineurs, nettement moins opulents.
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| Le Cerro Rico en arrière plan |
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| Promenade au hasard des rues de Potosi, moins "bling bling" que le centre ville |
La minute Wikipédia: Selon les estimations entre 30.000 et 60.000 tonnes d'argent auraient été extraits au profit de la couronne espagnole. D'ailleurs on utilise toujours en Espagne l'expression
"vale un Potosi", tiré de l'oeuvre
Don Quichotte de Cervantes et qui équivaut à notre expression "riche comme Crésus". Au milieu du XVIIème siècle, avec ses 165 000 habitants, Potosi est aussi importante que Paris ou Londres par sa population! Au début du XIXème siècle, la mine ayant été surexploitée, Potosi tombe en désuétude et en 1852 elle ne compte plus que 9000 habitants.
Les mines du
Cerro Rico sont toujours exploitées aujourd'hui et il est possible de les visiter même si cela est sujet à controverse. En effet, pendant trois siècles la mine a été exploitée au prix de millions de vies (8 millions d'après certains historiens). Les conditions de travail n'ont pas beaucoup évoluées depuis le XIXème siècle. Nous avons choisi d'aller visiter les mines pour nous faire notre propre "opinion" ou plutôt pour voir de nos yeux.
Tips: Nous sommes passés par l'agence Sin Fronteras qui propose la visite d'une coopérative dans la mine. La visite dure au total 3h et coûte 80bob/personne (10€) et comprend les vêtements de protection, le transport et la visite de 2h environ avec un guide. Une partie du prix est reversé à la coopérative.
Nous avons rendez-vous à 14h devant l'agence. Notre premier arrêt nous permet de nous équiper comme des "pros", et alors autant les boliviens sont de petites tailles autant ils doivent penser que tous les touristes sont des géants^^ Pantalons, vestes, bottes, casque, tout est beaucoup trop grand!
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| L'équipe du jour! |
Avant d'arriver à la mine nous nous arrêtons au
marché des mineurs où l'on achète des "cadeaux" pour les mineurs. On va dire qu'en terme d'éthique c'est déjà un peu compliqué: des feuilles de coca (sachant qu'ils sont déjà bien accro...), du soda (bourré de sucres), de l'alcool à 96° (oui qu'ils boivent et que l'on a pu essayer, enfin seulement les gars!) ou de la dynamite! Franchement ça nous fait mal de contribuer à la dégradation de la santé des mineurs avec ces "cadeaux" alors qu'ils sont déjà dans des conditions sanitaires déplorables. Cela étant ça reste d'usage de les leur offrir quand on les croise alors on fait comme tout le monde et on rejette un peu plus loin ses scrupules.
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| Bâton de dynamite! |
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| Dynamite et alcool, sacré combo! |
En revanche ce passage au marché est l'occasion de nous expliquer que les mineurs ne sont pas employés par une entreprise comme autrefois et qu'ils sont donc leur propre patron et libre d'exercer un autre métier. Evidemment ce qui les incite à travailler à la mine, dans des conditions lamentables, c'est l'appât du gain. A présent il s'agit principalement d'exploitation de l'étain et si tout se passe bien un mineur gagne entre 4000 et 15000 bob/mois (500-1800€/mois) alors que le salaire moyen en Bolivie est de 1800bob/mois (225€/mois). Malheureusement ils y laissent leur santé à force de respirer la poussière en suspension et beaucoup souffrent de silicose. L'espérance de vie d'un mineur est d'environ 45 ans...
A savoir que le mineur doit acheter son propre matériel pour l'exploitation dont la dynamite qui est naturellement en vente libre.
Une fois le tableau dressé nous nous dirigeons vers la mine. L'entrée fait froid dans le dos, d'autant plus qu'il faut faire attention aux chariots qui en sortent, pesant environ 1,5 tonnes, et poussés uniquement par deux hommes. Comme nous le disions, Potosi se situe à une altitude de 4090m l'oxygène est donc peu présent mais en s'enfonçant dans la mine il se fait carrément rare!
Tips: Si vous êtes asthmatique ou claustrophobe mieux vaut éviter cette visite.
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| La promiscuité des galeries |
A l'intérieur de la mine il fait excessivement chaud (environ 40°C), on transpire rapidement dans nos vêtements, on essaye de s'accoutumer à l'obscurité, au manque d'oxygène et puis... le bruit retentit! Les mineurs sont en train de faire exploser la dynamite un peu plus loin et pour être sûr que tout a bien explosé une seule solution: compter. Alors on compte avec eux et on sent la terre vibrer à chaque décharge.
Pour rencontrer les mineurs il faut impérativement soit descendre (mais parfois ils travaillent jusqu'à 500m de profondeur) soit monter sur des échelles de fortune à peine tenues par un clou. Précaire c'est le moins que l'on puisse dire.
Nous rencontrerons plusieurs travailleurs qui nous parlerons de leur quotidien. A savoir s'il y a toujours des enfants qui travaillent dans la mine la réponse officielle est "non" mais on nous fera remarquer que si l'enfant est orphelin alors il faut bien qu'il travaille pour manger et que personne ne lui enlèvera ce "droit". Des problèmes de société auxquels nous ne sommes pas confrontés chez nous mais qui apparaissent avec une vérité crue dans ce contexte.
Pour finir nous irons saluer
El Tio une statue diabolisée par les espagnols qui règne sur les profondeurs de la Terre. Les mineurs lui font des offrandes pour s'attirer ses bonnes grâces en retour et tomber sur un filon qui leur rapportera beaucoup d'argent.
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| El Tio et les nombreuses offrandes tout autour de lui |
Après cette visite, nous aurons besoin de nous remettre du baume au cœur alors avec nos copains on partagera un repas de spaghettis bolo de la
muerte et homemade s'il vous plaît!
Demain direction Uyuni!
